Frankenstein et sa vestale au pays des Addams [PV Colleen]

Cette année je me suis surprise, c'est très étrange, mais aussi très drôle. Moi qui déteste Halloween depuis que je suis entrée en première année au lycée du coin, je peux vous assurer que ça m'a fait bizarre de décrocher le combiner du téléphone, de taper le numéro de Dylan et de le supplier pendant plus d'une demi-heure pour qu'il accepte de m'accompagner à la fête organisée par les Nikolahev, l'étrange famille du quartier. En même temps, après tout ce qui venait de se produire, l'inondation et le reste, j'étais lessivée ! J'avais passé mon temps à faire la police auprès du gamin qui me sert de frère... Le plus dure à gérer fut le stress, entre les réparations innombrables de la maison, celles de la boîte et la remise en route de mes affaires, ma vie tranquille en prenait un coup. Je n'étais pas habitué à me laisser perturber par un simple petit imprévu, aussi naturel soit-il, tout remettre en question dans mon emploi du temps et consacrer plus de temps à des choses aussi minimes que la vie sociale.

Je déteste Halloween, normalement en tout cas. Je trouve ça d'une stupidité absurde et je me promets chaque année d'envoyer promener tout les gamins qui osent sonner à ma porte. Mais cette année, apparemment, les choses ont changés, je me suis apaisée mentalement et je me suis résignée à faire comme tout le monde. Après tout, après l'épreuve que nous venions tous de subir, il était normal de s'offrir un peu de bon temps, de profiter de cette journée si "spéciale" pour s'amuser un peu, décompresser. Évidemment, j'avais tout de suite pensé à Dylan en recevant le courrier. Pourquoi ? Eh bien sans doute parce que, inconsciemment, il me faisait oublier tout me problèmes et que auprès de lui je me sentais vraiment bien. Ce n'était pas mon seul ami, mais c'était avec lui que j'avais envie de passer cette soirée, non avec ma famille, non plus avec mes nouveaux amis, mais seulement avec lui. Qu'en penseraient les autres ? Je m'en contre fichait, depuis le temps que les rumeurs courts sur nous et que nous les ignorons, je crois que ce soir ne changera pas énormément notre façon de voir la situation.

Après avoir passé deux jours presque complets à m'occuper des dégâts causés par l'inondation dans la maison familiale, j'avais décidé de m'accorder une pause. J'avais fouillé toutes les armoires et penderies existantes dans cette baraques, à la recherche d'un déguisement. Il fallait que ça fasse peur, que j'attire les regards et que je fasse aussi rire. Pas la peine d'espérer plus longtemps, ce genre de choses étaient inconnu au bataillon de nos gardes robes. Alors j'optais pour la dernière solution qui me paraissait la plus convenable, j'enfilais sans mal une splendide robe blanche grecque sortie du fin fond de mon armoire : Elle provenait du seul carton de vêtements que j'avais gardé pour moi, il appartenait à ma mère et à chaque fois que je reniflai avec douceur les tissus doux de ses habits, les larmes se mettaient à me trahir honteusement. Je pense ne m'être jamais autant contemplée qu'à ce moment-là, j'avais le sentiment d'être ma mère, cette idée me fit autant de peine que de bien et je décidai de rajouter une touche de quelque chose m'appartenant : du parfum, du maquillage et une coiffure, le tout de mon cru ! A ma grande surprise, c'est moi qui est sortit le vieux carton des décorations d'Halloween et c'est en partie moi qui est décoré les lieux. Il m'est facile de penser que mon envie de cacher les traces de la catastrophes était plus forte que l'envie de me marrer devant le nouvel accoutrement de cette maison.
Dylan a sonné à la porte, je m'y suis précipitée et lui est ouverte, un énorme sourire illuminant mon visage. Je les poussé dans l'allée, on s'est dirigé vers le manoir des Nikolahev et lorsque l'on s'est enfin retrouvé dans la pièce principale, des punch à l'allure étrange entre les mains, je me suis sentit revenir en enfance.

« T'imagines, c'est énorme ! En même temps, c'est leur domaine il me semble, ils doivent s'y connaitre. Dis-je en esquivant un petit sourire de malice. Je me sens légèrement mal à l'aise tout à coup, c'est normal ? »

Je bus une gorgée ou deux de plus de cette drôle de boisson : Pas mauvais du tout. Je pris Dylan par la main et le traînait à l'autre bout de la pièce, dans un coin où on était que quelques uns. Je sentis son regard interrogateur me fixer, il lui fallait une explication ? Bon okay mais ce serait vraiment la plus débile au monde !

« Le mec en face de moi là-bas, il avait la tête du père Adams, j'ai pas pu supporter longtemps... Je souris maladroitement et avale une gorgée pour me donner du courage. Bon allez ! On se motive, qu'est-ce que l'on peut bien faire ?? »